BDSM : Attache-moi
Le BDSM, c’est quoi ?
Le sigle englobe Bondage, Discipline, Domination, Soumission, Sadisme et Masochisme. Dit comme ça, ça fait un peu dramatique, mais en réalité, ce sont juste des jeux de rôles et des pratiques où on explore des désirs en toute conscience. Le BDSM, c’est bien plus que du cuir et des fouets. C’est une palette infinie de plaisirs, de jeux de pouvoir, d’expériences sensorielles, pas forcément sexuelles. Ça peut être intense, doux, cérébral, sensoriel, mais toujours basé sur une règle d’or : le consentement éclairé et la confiance.
Le mythe de la souffrance
En réalité, si la douleur peut faire partie intégrante des pratiques consenties, le BDSM se centre d’abord autour de rôles établis, de plaisir et de respect. Le dominant ne "prend" pas, il reçoit un pouvoir qui lui est donné. Et le.a soumis.e n’est pas une victime, mais un.e partenaire qui explore son propre plaisir et ses limites.
Un contrat avant tout
Avant d’entrer dans une dynamique BDSM, on parle. Beaucoup.
Pas moyen de se retrouver attaché·e, privé·e de vue ou en position de vulnérabilité sans avoir mis au clair avant :
— Ce que je veux
— Ce que je refuse absolument
— Ce que je suis prêt·e à tester avec précaution
L’alcool et les drogues (chems) ne sont pas recommandés. Tu ne veux pas d’un.e partenaire flou.e qui ne sait plus ce qu’iel veut ou qui ne sent pas la douleur dépasser ses limites.
Red flag : un partenaire qui refuse de discuter avant. On ne "devine" pas les envies et les limites d’une personne, on les écoute.
Consentement : si ce n’est pas un OUI clair, c’est un NON.
Dans le BDSM, le pouvoir du.e la dominant.e repose uniquement sur le fait que le.a soumis.e lui accorde ce rôle. C’est une dynamique où le cadre doit être clair, et où le consentement peut être retiré à tout moment.
Bondage : attaché·e mais libre
Le bondage, c’est l’art d’attacher son·sa partenaire. Ça peut être esthétique, sensuel, ou carrément une montée d’adrénaline. Mais peu importe le niveau, la clé reste la confiance. La personne attachée doit pouvoir compter à 100% sur celle qui tient les cordes – et savoir qu’elle peut dire stop à tout moment.
— Règle n°1 : communication avant, pendant et après
— Règle n°2 : circulation sanguine ok (on ne serre pas comme un rôti de boucher)
— Règle n°3 : un safe word (ou un signal si bâillonné·e)
Discipline, fétichismes et jeux de rôles
Certains aiment structurer leur plaisir avec des règles, des rituels, des ordres. Ça peut être une posture à tenir, des consignes à suivre, ou un rôle à incarner (prof/élève, patron·ne/employé·e, militaire…).
Le fétichisme, lui, peut ou non être lié au BDSM : certains fantasment sur le latex, les uniformes, les talons aiguilles. Chacun son truc !
Mais rappelons-le : fantasmer un rôle, ce n’est pas vouloir le reproduire dans la vraie vie. Une soumission au lit ne signifie pas vouloir être soumise dans la vie quotidienne.
Intensité et tendresse
On pense souvent que le BDSM veut dire absence d’affection. En réalité, il y a autant de douceur que de puissance dans ces jeux : baisers, câlins, aftercare (le moment où on prend soin l’un·e de l’autre après une séance). Un.e dominé.e peut demander à être rassuré·e après, un.e dominant.e peut offrir du réconfort. Parce que l’exploration des limites se fait dans la bienveillance, pas dans l’abus.
Envie d’essayer ?
Et c’est encore plus important lorsqu’il s’agit d’une rencontre avec un·e inconnu·e (notamment via une appli). Se laisser attacher ou restreindre ses mouvements implique une vulnérabilité différente d’une simple relation sexuelle. Une première séance light, où chacun peut tester ses sensations sans aller trop loin, est souvent une bonne idée.
Si tu débutes, commence avec quelqu’un d’expérimenté et surtout de fiable. Quelqu’un qui communique, qui respecte tes limites et qui sait ce qu’iel fait. Le BDSM, c’est pas l’impro totale : ça demande du savoir-faire et du respect !