Les fantasmes
rêve, désir et réalité
Pourquoi a-t-on des fantasmes ? Faut-il absolument les réaliser ? Y a-t-il des fantasmes problématiques ? Spoiler alert : non, votre cerveau n’est pas un tribunal et vos pensées érotiques ne sont pas un crime.
Les fantasmes, un moteur du désir
Avoir des fantasmes, c'est grave ? Absolument pas. Un fantasme, c’est juste une pensée érotique qui titille l’imaginaire. Certains sont légers et mignons, d’autres plus extrêmes, mais ils ont tous une fonction : nourrir la libido et stimuler la vie intérieure. Avoir des fantasmes ne veut pas dire qu'on est insatisfait·e sexuellement, et ne pas en avoir ne veut pas dire qu'on est ennuyeux.se au lit. On peut aussi s’inspirer des fantasmes de son ou ses partenaires, ou se nourrir d’expériences et de rencontres pour les voir évoluer.
Y a-t-il des fantasmes acceptables et d’autres problématiques ?
En soi, un fantasme n’est jamais "mauvais". Il ne fait de mal à personne tant qu’il reste une pensée, et surtout : fantasmer ne veut pas dire vouloir réaliser. Le cerveau est un immense terrain de jeu, il aime explorer des choses qui ne passent pas forcément l’épreuve de la vraie vie.
Par contre, un fantasme peut devenir envahissant. Si une idée tourne en boucle au point d’interférer avec ta vie quotidienne ou de provoquer de la détresse, en parler avec un·e sexothérapeute peut aider à mieux comprendre ce qui se joue derrière.
Et évidemment, certains fantasmes questionnent : le fantasme du viol, par exemple. Avoir un fantasme de soumission forcée ne signifie PAS vouloir être violé·e. C'est un fantasme de lâcher-prise, de pouvoir, d’interdit qui, dans l’imaginaire, permet d’explorer des sensations intenses en toute sécurité, sans aucun danger réel. Ce fantasme n’a rien d’une trahison féministe : les désirs sont construits par des influences complexes. Ce qui est important, c’est ce qu’on en fait dans la vraie vie.
Fantasmer, c’est bien. Réaliser, c’est une autre histoire.
Peut-on tout réaliser ? Oui… et non. Certains fantasmes sont excitants justement parce qu’ils restent fantasmés. L’imaginaire ne connaît ni les maladresses, ni les attentes, ni les désillusions. Parfois, la mise en pratique est frustrante ou décevante et c’est totalement ok.
D’autres peuvent être réalisés, à condition de respecter la loi, le consentement et la sécurité.
Si tu veux passer à l’action, quelques règles d’or :
— Un lieu insolite ? Faites gaffe aux lois sur l’exhibition.
— Consentement explicite et enthousiaste (personne ne lit dans les pensées).
— Respect des limites et communication (parler avant, pendant, après).
— Sécurité physique et émotionnelle (se protéger, fixer un cadre clair).
Et pour les pratiques plus intenses (BDSM, scénarios de soumission, etc.), il existe des moyens d’explorer sans danger : mots de sécurité, rôle de l’aftercare (prendre soin de soi après), et discussions ouvertes pour éviter les malentendus.
Et la santé dans tout ça ?
Quel que soit ton délire, la prévention reste sexy. Quelques bases :
— Préservatifs et lubrifiants (oui, même avec des sextoys et accessoires).
— PrEP (si tu es séronégatif·ve et concerné·e).
— Lavage des mains et des jouets (l’hygiène, c’est du respect).
— Prudence dans les pratiques à risques (doucement sur les limites du corps).
En résumé : ton imaginaire ne dit rien de toi.
Les fantasmes ne sont ni des plans d’action, ni des jugements de valeur sur qui tu es. Ils t’appartiennent, ils évoluent, et surtout : ils ne définissent pas tes choix réels.
Que tu sois une aventurière du fantasme ou que ton jardin secret soit plus discret, tout est normal. Ce qui compte, c’est comment tu vis ta sexualité, et si tu es bien avec ça.
Envie d’en parler ? De mieux comprendre ce qui t’excite (ou te questionne) ? Mon rôle, c’est justement de t’accompagner là-dessus, sans tabou, sans pression.