Le consentement
pouvoir dire “non” pour dire “oui”
On en parle de plus en plus, mais c’est essentiel de le rappeler : le consentement, c’est la base de toute relation sexuelle respectueuse. Comment savoir qu’il est bien là, des deux côtés ? Comment s’assurer que le vôtre soit pris en compte ? Quelques repères et conseils.
Le consentement, c’est quoi exactement ?
Contrairement aux idées reçues, la frontière entre "oui" et "non" n’est pas toujours aussi évidente qu’on le pense. Le consentement, c’est un accord explicite qui permet à une relation sexuelle d’avoir lieu dans des conditions respectueuses et saines.
Il doit être donné sans pression, en connaissance de cause, et n’a de sens que s’il peut être retiré à tout moment. Personne ne devrait se sentir obligé.e de dire oui par peur, par pression sociale ou parce que "ça se fait". Un "oui" sans la possibilité de dire "non"c’est un "non".
Quand le consentement n’est pas respecté
Si un acte sexuel a lieu malgré un non, un silence, ou sans un "oui" clair, il s’agit d’un abus. Cela peut prendre plusieurs formes: harcèlement, attouchements, agressions sexuelles ou viol. Ces actes sont punis par la loi.
Si vous avez vécu une situation de ce type, sachez que des ressources existent. Il est possible de porter plainte, et/ou il existe des professionnel.les et des associations qui peuvent vous aider et vous accompagner. Vous pouvez vous tourner vers des associations locales pour trouver du soutien et des conseils. Dans certains commissariats, des référent.e.s spécialisé.e.s dans l’accompagnement des victimes LGBT+ et des femmes peuvent être sollicité.e.s.
Savoir dire "non" pour pouvoir dire "oui"
Il n’est pas toujours évident de poser ses limites, surtout dans des situations intimes où l’on peut ressentir de la pression ou de la confusion. Ça peut arriver à tout le monde, quel que soit son genre, son orientation ou ses pratiques. Dire "non", c’est une compétence essentielle pour pouvoir dire "oui" en toute confiance. Se sentir libre de refuser, c’est aussi la clé pour permettre une sexualité choisie et épanouie.
Ce principe s’applique dans toutes les situations, y compris dans les pratiques BDSM où le cadre et les limites doivent être définis à l’avance. Un "safe word " ou un geste clair permettent d’arrêter immédiatement une interaction dès qu’une des personnes ne se sent plus en phase avec ce qui est en train de se passer.
Faut-il forcément parler ?
L’idéal, c’est de verbaliser clairement, mais le consentement ça ne passe pas que par les mots. Le langage corporel compte aussi : un corps crispé, une hésitation, une absence de participation sont des signaux auquel il faut faire attention.
Peu importe le contexte : que ce soit lors d’une rencontre sur une appli, dans une relation exclusive, dans un club libertin ou dans un lieu dédié au sexe, le corps de l’autre n’est jamais en libre-service. Se retrouver dans un espace où l’on sait que des rencontres sexuelles peuvent avoir lieu ne signifie pas accepter tout et n’importe quoi.
Où que vous soyez, votre corps vous appartient. Vous avez toujours le droit de dire non, même si vous avez déjà dit oui au départ. Et ce non doit être respecté.
Comment se protéger et éviter les situations à risque ?
Que vous rencontriez quelqu’un sur une appli ou en soirée, voici quelques précautions qui peuvent vous aider à vous sentir plus en sécurité :
— Prendre le temps d’échanger un peu avant de se voir : Même si l’envie est là, quelques messages ou un appel peuvent aider à sentir la personne et jauger si iel est respectueus.x.e.
— Privilégier un premier contact dans un endroit neutre : un bar, une rue passante, un lieu où vous pouvez facilement partir si vous ne vous sentez pas en confiance.
— Dédramatiser le non : vous pouvez changer d’avis à tout moment, et dire non sur des détails sans importance peut permettre de voir la réaction de la personne face au refus.
Consentement et substances (alcool, drogues, etc.)
Sous l’effet de l’alcool ou de certaines drogues (chems), le jugement est altéré. Dire "non" peut devenir plus difficile, et dans ces conditions, il est impossible d’assurer un consentement éclairé.
Si une personne est trop intoxiquée pour comprendre la situation et exprimer un "oui" clair, alors ce "oui" n’est pas valide.
S’assurer du consentement, c’est aussi vérifier que l’autre personne est en état de le donner.
En résumé : le respect, c’est la base de la base !
Le consentement, ce n’est pas un détail ou une formalité : c’est le point de départ d’une sexualité respectueuse et épanouissante. Chacun·e doit être en mesure d’exprimer ses désirs et ses limites sans peur ni pression.